Mais chacun peut apporter sa contribution :
Population de Boussoum, pères d’élèves, vous avez une carrière près du village : fabriquez des briques ! Entourez-vous de professionnels comme monsieur François pour vous aider dans le chantier de construction ; c’est un homme du métier. Je l’ai rencontré par hasard, je l’ai écouté me parler de la vie ici. Il est mon chauffeur et mon guide dans ce territoire de brousse ; il m’a reçue chez lui en amie. J’ai apprécié son hospitalité et j’ai découvert chez lui et son épouse de belles qualités humaines. Vous pouvez lui faire confiance !
Monsieur l’Inspecteur, donnez à cette école de Boussoum, comme à celles que vous jugez en voie de développement rapide, toute la force de votre action ; soyez le relais essentiel pour que la mairie de Tougan affecte un budget d’équipement lourd en tables-bancs, pour la nouvelle structure qui j’espère sortira bientôt de terre !
Monsieur le Directeur, mesdames et messieurs les enseignants, vous êtes les soldats de l’Instruction . Je sais de quoi je parle ! Vous ne comptez ni votre temps, ni votre peine. Vous êtes fiers du travail accompli et des résultats obtenus avant d’être fiers de vous- mêmes ! Vous « arrachez » les enfants à l’ignorance comme un médecin qui veut éradiquer un mal ! Vous méritez qu’on vous considère avec respect et qu’on vous revalorise socialement. Ne baissez pas les bras devant les difficultés, battez-vous !
Quant-à vous, les enfants, les jeunes, vous qui avez la chance d’aller à l’école : faites honneur à vos pères, à vos mères, à la famille ! Montrez votre reconnaissance en apprenant bien vos leçons, chaque jour. Parlez avec vos parents, avec la famille, de ce que vous faites à l’école, de ce que vous avez appris.
Et vous les mamans, les papas, les grands frères, les grandes sœurs, prêtez-leur une oreille attentive. De cette façon, vous leur montrerez que ce qu’ils font à l’école est important, aussi important que lorsque votre enfant revient avec le seau d’eau et que vous le remerciez d’un sourire, aussi important que lorsqu’il garde les chèvres et que vous lui tapotez la joue pour le remercier.
Ensemble, nous pouvons faire beaucoup. Il faut y croire et se dire que c’est chacun de nous, à la place qui est la nôtre, qui ferons avancer les choses.
La force de l’Afrique s’affirme : les gens veulent avoir accès à une vie sociale digne, plus juste, plus fraternelle, plus libre. Ce ne sont pas des paroles de vent. Regardez ce qui se passe : les pays du Magreb ( Egypte, Tunisie, Liban) crient leur soif de justice et de liberté. Et qui aurait dit qu’un jour, à la tête de la plus grande puissance du monde, un président de race noire serait installé. Il l’a dit : « Yes, we can ! » ce qui veut dire « Oui, nous le pouvons ! »
Cette phrase, il faut la penser très fort, si fort que l’énergie positive qui s’en dégagera vaincra les obstacles qui nous paraissent à ce jour insurmontables ! Alors, oui, je vous l’ai dit, nous continuerons à travailler ensemble !
Demain, ici à Boussoum, je souhaite rencontrer les responsables locaux pour faire le bilan des fonds qui vous ont été envoyés pendant ces quatre dernières années et envisager concrètement le prolongement de notre action.
Pour terminer mon intervention, et si vous le voulez bien, en présence des autorités de Tougan et de Boussoum, sous la bienveillance des puissances du ciel et de la terre, je vous invite en gage d’amitié et de sincérité, à faire ce geste symbolique : mélangeons cette terre de France que j’ai apportée, à la terre de Boussoum ; semons-y ces grains de blé et des grains de mil ; arrosons-les comme on arrose un enfant de la Connaissance et protégeons-les pour les voir grandir !
Chers amis de Boussoum, vous qui êtes du pays des Hommes Intègres, merci d’avoir pris la peine de m’écouter. Je vous souhaite la santé et le bonheur pour vous et vos enfants ! "